Le mois sacré de ramadhan est une période à part, synonyme de miséricorde, de partage et de piété. Durant le mois du jeûne, des personnes dans le besoin, des sans domicile fixe (SDF), ou bien des voyageurs de passage, sont confrontés à un véritable souci, celui de trouver un endroit où se restaurer et rompre ainsi une journée de jeûne.
En effet, cette catégorie de jeûneurs prend la direction des restaurants dans lesquels les plats sont préparés bénévolement, dans une ambiance bon enfant et conviviale.
Associations, ministères, bénévoles et même des entreprises privées et publiques se sont donné le mot afin d’aider les nécessiteux et les plus démunis à rompre leurs jeûnes dignement. Ainsi, depuis le début du mois sacré plusieurs espaces professionnels sont aménagés en restaurants afin d’instaurer l’Iftar des jeûneurs au profit des catégories vulnérables et des voyageurs de passage.
230 restaurants «Errahma»
Chaque année la Direction de l’action sociale et de la solidarité (DASS) recense quelque 230 restaurants «Errahma» à Alger. Le nombre de ces restaurants recensés à travers les 13 circonscriptions de la wilaya, s'élève à 165 restaurants, dont 42 relevant d’organismes publics, 63 du secteur privé et 61 d’associations. Quant aux repas distribués aux familles nécessiteuses, le chiffre dépasse les 33.000 repas par jour.
25 % des algériens sont pauvres
Selon la dernière enquête de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH), 1 million et demi de familles d’Algériens bénéficient du couffin du Ramadhan et c’est donc autour de 10 millions autant qui vivent sous le seuil de la pauvreté. Si l’on se conforme aux standards internationaux en la matière, on considérait qu’une famille moyenne tourne autour de 6 à 7 membres. Ce qui nous fait constater, selon LADDH, que les Algériens pauvres représentent 25 % de la population . La LADDH a enregistré pas moins de 1.547.327 de familles démunies réparties comme suit : 944.000 familles bénéficient de l’allocation forfaitaire de solidarité (AFS) ; 289.896 bénéficient du dispositif d’activité d’insertion sociale (DAIS) ; 200 000 bénéficiaires de l’allocation pour personnes handicapées à 100 % et enfin, 113 431 démunis non assurés.
Subventions ciblées
La question concernant la réforme du mode de ciblage des subventions en Algérie suscite toujours des débats passionnés des uns et des autres, chacun selon son approche et sa conception des choses. Certains attestent que parler de couffin du Ramadhan et d’aide aux nécessiteux est en soi « une flagrante indécence » alors que d’autres appelle à un débat national approfondi dans l’objectif « d’inventer » un modèle de réforme des subventions qui soit à 100% algérien et conforme à la justice sociale. Le collectif des citoyen NABNI (Notre Algérie Bâtie sur de Nouvelles Idées) avait plaidé, de son côté, pour une consultation nationale, afin de sortir du modèle des subventions généralisées et concevoir un modèle de transferts monétaires qui soit conforme à « l’idéal algérien de justice sociale ». La première alternative consiste en un «ciblage progressif» de tous les ménages déclarant un revenu inférieur à un certain plafond. En l’absence d’un système d’information exhaustif, un programme de ciblage administratif exclurait un grand nombre de ceux qui auront le plus besoin de ces aides et couvrira à peine 20% des citoyens. Le ciblage progressif visé devrait, par contre, toucher progressivement 40% des ménages les moins aisés en Algérie (4 millions de ménages), sur une base uniquement déclarative, précise NABNI.